Si l'homosexualité ne transparaît pas dans l'½uvre de Rosa
Bonheur, spécialisée dans la peinture animalière, cette peintre du
XIXème siècle peut-être considérée comme une véritable militante
homosexuelle à plus d'un titre. Avant tout, elle a toujours revendiqué
ouvertement son attirance pour les femmes et à poussé la provocation
jusqu'à réclamer une autorisation officielle de la préfecture de police
pour pouvoir s'habiller en homme alors que le travestissement était
interdit. Elle a prétexté pour cela, être obligée de porter le pantalon
pour visiter les foires aux bestiaux, principaux cadres de son
inspiration. Le plus extraordinaire est que cette autorisation lui fut
accordée... pour des périodes de 6 mois renouvelables. Rosa Bonheur fut
également la première femme en France a être décorée de la Légion
d'Honneur. De manière plus anecdotique, bien que ce détail soit assez
significatif de sa détermination à faire fi des conventions de
l'époque, elle prenait plaisir à fumer en public, ce qui n'était pas du
tout bien vu de la part d'une femme. Et tant qu'à faire, elle fumait le
havane, symbole de virilité.
Les peintures animalières de Rosa Bonheur lui vaudront une réputation
internationale et lui permettront de rencontrer les grands de ce monde.
Elle aura deux amours dans sa vie :
- Nathalie Micas, avec laquelle elle vivra de de 1837 jusqu'à sa mort
en 1889. Nathalie Micas sera peintre comme elle.
- Anna Klumpke, peintre américaine, avec laquelle elle vivra de 1889 à
1899.
Rosa Bonheur a le mérite d'avoir vécu son homosexualité ouvertement
sans jamais la cacher. Ses cheveux court, son havane en bouche et ses
pantalons, même si cela paraît dérisoire aujourd'hui, seront des actes
de militantisme courageux pour une époque prude et conventionnelle. Le
fait de vivre ouvertement avec une autre femme ne lui posera d'ailleurs
pas de problème particulier auprès de ses contemporains qui préfèreront
conserver leurs ½illères.
Rosa Bonheur disparaîtra en même temps que le 19ème siècle. Sa ville
natale, Bordeaux, lui rend hommage avec sa statue de Gaston Veuvenot
Leroux dans le Jardin Public, une plaque commémorative au 55 rue
Duranteau, emplacement de sa maison natale, et une rue à son nom entre
le Jardin Public et le Parc Bordelais.